Jerry O’Flaherty, responsable artistique du Deus Ex de 2000, n’a pas caché sa frustration face au remaster récent du jeu, qu’il considère comme largement superflu.
L’annonce de Deus Ex Remastered avait déjà provoqué des débats chez les amateurs du titre de Warren Spector, notamment à cause d’un rendu visuel trop lisse, loin du style cyberpunk brut et immersif de l’original. Et cette impression n’est pas seulement celle d’un fan nostalgique : le créatif derrière le jeu a exprimé son désaccord publiquement.
Lors d’un entretien accordé à FRVR, il a réagi sans détour :
« Sérieusement… je ne voyais aucune raison de refaire ce jeu. Je respecte le travail de l’équipe, mais… vraiment, je ne comprends pas. Après, si vous voulez le faire, libre à vous. Je ne suis pas là pour bloquer quoi que ce soit. »
Cette prise de position soulève la question centrale d’un remaster : pourquoi revisiter un titre dont la force venait de ses limites techniques et de sa cohérence originale ? O’Flaherty a rappelé sa vision initiale :
« À l’époque, nous jouions sur les forces du moteur et contournions ses faiblesses. Ce choix d’éclairage si intense m’échappe complètement… Mon rôle consistait surtout à vérifier que rien ne partait en vrille et à laisser l’équipe travailler, et ils faisaient un travail formidable. »
Il a également insisté sur l’importance de Warren Spector et de l’équipe originale :
« Deus Ex est né d’une combinaison rare : les bonnes personnes, au bon moment. Chacun stimulait l’autre, et Warren est un génie plein d’idées, mais entouré d’une équipe capable de transformer ces idées en réalité. »
Le problème majeur du remaster, selon lui, réside dans la quête du réalisme absolu :
« Plus on cherche un rendu hyper réaliste, plus la machine fait tout pour nous, et on perd l’originalité et l’expressivité. Ce n’est pas toujours ce qu’on veut montrer. À Hollywood, les films sont éclairés de manière exagérée pour que chaque scène corresponde exactement à la vision du réalisateur. »
La version modernisée de Deus Ex sera disponible sur PS5 dès le 5 février 2026, au prix de 29,99 €.
