Le sujet de l’intelligence artificielle générative agite actuellement tout le secteur du jeu vidéo. Tandis qu’Electronic Arts ou Krafton ont profondément réorganisé leurs structures internes pour intégrer l’IA au cœur de leur stratégie, d’autres éditeurs préfèrent avancer avec davantage de prudence.
C’est notamment le cas de Take-Two Interactive. Son PDG, Strauss Zelnick, qui supervise des franchises emblématiques comme Grand Theft Auto, Borderlands ou Mafia, adopte une position mesurée. S’il ne rejette pas l’IA, il estime que son influence sur la création vidéoludique reste limitée.
Selon lui, l’intelligence artificielle repose avant tout sur l’exploitation de données existantes, et donc sur une approche fondamentalement tournée vers le passé. En d’autres termes, elle n’est pas conçue pour produire de la véritable créativité.
« Imaginons un monde sans aucune contrainte liée à l’IA. Pourrait-on appuyer sur un bouton demain et obtenir un Grand Theft Auto prêt à sortir, marketing inclus ? La réponse est non. D’une part, la technologie n’en est pas capable, et d’autre part, le résultat serait sans âme. On obtiendrait quelque chose de très banal.
Que cela plaise ou non à la Silicon Valley, l’IA repose sur des ensembles de données massifs, une puissance de calcul immense et des modèles de langage. Et par définition, un ensemble de données, c’est une rétrospective.
L’IA est excellente pour analyser le passé ou traiter des données, mais dès qu’il s’agit de créer, elle atteint vite ses limites. Elle ne peut pas inventer, car elle ne fait que combiner ce qui existe déjà. »
Zelnick a ainsi écarté toute idée d’un GTA entièrement généré par l’IA, préférant mettre en avant le talent et la vision créative des équipes de Rockstar Games.
« La créativité de Rockstar est exceptionnelle. Leur ambition a toujours été de concevoir quelque chose qui frôle la perfection — et ils y parviennent, encore et encore. »